Nouveau kidnapping crypto après David Balland : On fait le point

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Si les ransomwares ont pendant longtemps été le sommet de la menace dans le monde crypto, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis quelques mois, c’est la violence physique qui prend le relais. Une série d’enlèvements brutaux frappe des investisseurs et entrepreneurs liés aux crypto-monnaies, souvent en plein jour, avec des méthodes dignes des cartels.

Une vague d’enlèvements ciblant les crypto-milliardaires secoue la France

En cinq mois, plusieurs personnalités liées à la crypto ou leurs proches ont été enlevées en France, en Belgique et en Espagne. Dans chaque cas, le schéma reste le même. En effet, ce sont des entrepreneurs, influenceurs ou investisseurs très exposés, souvent actifs sur les réseaux sociaux et repérés pour leur fortune numérique.

Les agresseurs agissent avec une méthode plus ou moins similaire. On commence par un enlèvement rapide, suivie de violences ciblées et des rançons élevées (souvent entre 5 et 10 millions de dollars), exigées en cryptos via des wallets anonymes.

Certaines victimes subissent des tortures pour accélérer le paiement et les preuves vidéos sont alors un moyen de pression auprès des proches. La logique est simple : frapper là où il n’y a ni régulation, ni protection physique.

Le père d’un entrepreneur crypto enlevé en plein Paris, puis mutilé

L’un des derniers cas de figure est celui d’un homme de 60 ans, kidnappé en pleine rue dans le 14e arrondissement de Paris par quatre individus masqués en mars.

🇫🇷 Enlèvement à Paris : un acteur de l'écosystème crypto visé… la victime retrouvée séquestrée avec un doigt sectionné…

Hier matin, j'avais partagé un post concernant l’enlèvement en plein jour d’un homme lié au secteur des crypto. À la demande des enquêteurs, ce post a été… pic.twitter.com/SHGvayXkDi

— Goku 🗞 (@Crypto__Goku) May 4, 2025

En effet, il est le père d’un entrepreneur crypto qui dirige une société basée à Malte. Il est ensuite détenu pendant plus de deux jours dans un logement en Essonne.

Durant sa séquestration, les ravisseurs lui ont sectionné un doigt, preuve à l’appui pour négocier une rançon de 5 à 7 millions d’euros. Il se trouve finalement libéré lors d’une opération policière un samedi soir et cinq suspects sont aux mains de la justice.

Tous jeunes, sans parcours connu dans le milieu crypto, mais organisés. On ne parle pas ici de cybermenaces vagues, mais d’une action violente, rapide, planifiée.

Leur unique objectif est manifestement de soutirer des crypto-monnaies sans laisser de trace. Pour la police, l’affaire n’est que la partie émergée d’un réseau plus large.

Retour sur l’affaire Balland

Avant ce nouvel enlèvement, l’affaire Balland avait déjà secoué toute la scène crypto. David Balland, cofondateur de Ledger, boîte française devenue un poids lourd mondial dans la sécurisation des crypto-monnaies fut victime d’un enlèvement le 21 janvier avec sa compagne, chez lui à Méreau, en pleine nuit.

Ainsi, séparés, isolés, puis une vidéo montrant un doigt tranché de Balland est, pour son associé, accompagnée d’une demande de rançon de 10 millions d’euros. Il est libéré à Châteauroux le lendemain. Sa compagne, retrouvée ligotée dans une voiture, avait subi le même isolement.

De ce fait, l’enquête met au jour un groupe de neuf personnes, dont un meneur déjà impliqué dans un enlèvement antérieur. Leur modus operandi laisse penser à une organisation structurée, avec accès à des informations précises sur les cibles.

Crypto, violence physique et zones grises juridiques

Ces attaques ne rentrent dans aucune case classique. Ce n’est plus seulement du numérique ni du crime de rue, c’est un mélange des deux, conçu, pour contourner les lois et exploiter les failles de sécurité personnelle.

Aussi, les paiements demandés en crypto rendent les fonds quasi impossibles à tracer, surtout quand les criminels utilisent des portefeuilles éphémères ou des outils de mixage.

Les enquêteurs spécialisés en cybercrime mobilisés, mais les moyens restent limités. Les profils les plus exposés (influenceurs, entrepreneurs, figures publiques) commencent à comprendre qu’un portefeuille visible sur la blockchain peut aussi devenir une cible géolocalisable dans le monde réel.

Et finalement, pour l’instant, aucune réponse coordonnée n’existe, ni en France, ni ailleurs en Europe.

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