Crypto : 26 % des attaques recensées dans le monde se déroulent en France (en 2025)

Comparaison entre la France et le reste du monde

D'après les données de Jameson Lopp , 55 attaques ont été recensées entre 2024 et 2025, dont près de 13% ont eu lieu en France. Sur l'année 2025, 26% des attaques recensées ont eu lieu en France.

Il est important de prendre en considération que la base de données recensant les attaques crypto physiques repose en partie sur des signalements publics, principalement dans les pays où les médias couvrent ces sujets et où les victimes portent plainte. Dans de nombreux pays moins développés, beaucoup d’attaques ne sont ni signalées ni recensées. Par peur, par corruption, ou par manque d’infrastructure policière, elles passent probablement sous les radars.

Cependant, par rapport à d’autres pays comme les États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, Corée du Sud ou Singapour, on constate que la France concentre un nombre anormalement élevé d’attaques physiques sur une période courte. Sur la même période :

• 7 attaques ont eu lieu aux États-Unis, avec une population 5 fois plus nombreuse ;
• 3 à Hong-Kong ;
• 2 au Royaume-Uni ;
• 2 à Singapour.

Dans l'Union Européenne, sans compter la France, seules 3 attaques ont été recensées entre 2024 et 2025 en Espagne, Belgique et Estonie.

Comment expliquer cela ?

Avec la montée des cours du Bitcoin et des cryptomonnaies, la représentation des entrepreneurs crypto est biaisée dans l'imaginaire collectif. Amplifiée par des influenceurs qui exhibent leurs richesses, souvent fausses, sur les réseaux sociaux, elle alimente l’idée que tous les acteurs du secteur sont devenus millionnaires du jour au lendemain.

Les criminels pensent encore à tort, que les cryptomonnaies sont majoritairement utilisées pour le trafic de drogue ou pour le blanchiment, car moins traçable que l'argent traditionnel, ce qui n'est pas le cas. D'après un rapport de Chainalysis , en 2024, 0,14% des transactions en cryptomonnaies sont liées à des activités illégales.

Une défiance culturelle envers l'entrepreneuriat, relayée par des responsables politiques ou syndicaux qui accusent les entrepreneurs d'être riches, privilégiés, voir malhonnêtes et de s'enrichir sur le dos des « travailleurs ».

Aujourd’hui, réussir en France, que ce soit dans les crypto-actifs ou ailleurs, c’est se coller une cible dans le dos.

Eric Larchevêque sur X

Contrairement à d'autres pays comme les États-Unis, ou le Royaume-Uni, en France, il est encore obligatoire de publier l’adresse personnelle des dirigeants d’entreprise dans les bases de données publiques accessibles à tous comme Infogreffe ou Pappers.

Interrogé par BFMTV, Pierre Noizat, fondateur de la plateforme Paymium, dont la fille a subi une tentative d'enlèvement le 13 mai à Paris , juge que l'État est passif, que la justice est inefficace et que les politiques sont plus préoccupés par les échéances électorales que par la sécurité des citoyens.

L'action n'est pas forcément récompensée dans les urnes. Donc on a des politiques qui depuis 40 ans jouent ce jeu de l'inaction au profit d'une forme de clientélisme qui est aussi favorisé par un système monétaire monopolistique [...] ça nous ramène au combat que je mène pour la concurrence des monnaies parce que ce système monétaire est délétère pour la démocratie.

Pierre Noizat

D'après lui, cette inaction politique est « liée à la mécanique des élections et au système monétaire qui permet de distribuer des chèques. L'État-providence est devenu un État obèse à cause de ce système monétaire et aujourd'hui il a perdu les pédales [...] Il y a plein de problèmes qui viennent avec ce monopole et en particulier celui de la surenchère électorale, qui fait gagner des élections avec des chèques et les fait perdre quand on prend des actions ».

👉 Qu’est-ce que le mouvement libertarien, fer de lance politique du Bitcoin ?

Il craint que ce ne soit que le début si rien n'est fait et que le problème est l'inaction des politiques.

Aujourd'hui on ne construit pas de place de prison parce que ça ne fait pas gagner de voix aux élections.

Pierre Noizat

Un constat partagé par Éric Larchevêque sur le réseau social X :

Contrairement à d'autres pays où les entrepreneurs ont l'habitude de se protéger, comme les États-Unis, les entrepreneurs français sont moins préparés. Eric Larchevêque, lors de sa rencontre avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, a fait une demande pour améliorer cette protection.

Autoriser le financement de la sécurité des familles des dirigeants par l’entreprise, sans risque de requalification en abus de bien social.

Eric Larchevêque sur X

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Des attaques avec un taux de réussite de 0%

Les 7 attaques ont toutes échoué. Même lorsque des rançons en cryptomonnaies ont été versées, elles ont aidé l'enquête.

Contrairement à ce qu'on peut penser, voler des cryptomonnaies n'est pas si simple :

• les accès aux portefeuilles ne sont jamais stockés sur place
• les portefeuilles sont souvent protégés par des mécanismes de multi-signature et de time-lock
• certains détenteurs de cryptomonnaies détiennent des portefeuilles leurres
• les entrepreneurs font de plus en plus attention à leur sécurité

Ça coûte plus de 50 000€ par mois. Qui peut se payer ça ? Moi j'ai la chance de pouvoir le faire, mais tous les entrepreneurs dans la crypto n'ont pas les moyens.

Eric Larchevêque sur C à vous

Enfin, les cryptomonnaies ne sont pas anonymes, elles sont pseudonymes et sont parfaitement traçables .

Chaque transaction est publique, vérifiable, et suivie à la trace. Le moindre retrait sur un exchange, le moindre mouvement de fonds, peut être analysé par des outils d’analyse blockchain comme Chainalysis. Même si un agresseur parvenait à extraire des fonds, ce serait très difficile de les blanchir ou de les convertir sans se faire repérer et bloquer.

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